9 décembre : fête de l’Immaculée Conception

2, Déc 2024

Ce lundi 9 décembre 2024, l’Église fête la Vierge Marie et son Immaculée Conception, c’est-à-dire le fait qu’elle soit préservée du péché originel dès sa naissance. Plusieurs manifestations ont lieu à cette occasion dans notre diocèse (voir agenda).

photo : Vierge de Biakorri

Le 8 décembre tombant cette année un dimanche, l’Immaculée Conception est reportée au lundi 9 décembre.

Cette fête nous rappelle la destinée unique de cette femme juive, choisie par Dieu. Pour la foi chrétienne, Marie est indissociable de l’enfant qu’elle a porté, Jésus, en qui s’est totalement manifesté le Dieu vivant. Elle est appelée, depuis le concile d’Éphèse (431), « Mère de Dieu ». Selon la tradition catholique, depuis le dogme promulgué par le pape Pie IX, le 8 décembre 1854, elle est déclarée préservée du péché originel dès sa naissance.

Qu’est-ce qu’un dogme ?
Un dogme est une vérité de foi solennellement proclamée par le Pape pour être accueillie par l’Église. Ainsi, le 8 décembre 1854, dans la Bulle Ineffabilis Deus, le pape Pie IX déclarait : « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles ».

En d’autres termes, pour accueillir le Fils de Dieu, Marie ne pouvait avoir en son coeur aucune trace d’hésitation ou de refus. Dieu avait besoin que le don de son amour rencontre une foi parfaitement pure, une âme sans péché. Seule la grâce (le don gratuit de Dieu) pouvait ainsi la préparer, et elle en est comblée (Évangile selon saint Luc, chapitre 1). Comme un fruit anticipé du pardon offert par Jésus sur la croix, Marie (qui a été conçue normalement, par l’union de son père et de sa mère) est immaculée, pure de tout péché, et préservée de cette séparation d’avec Dieu qui marque l’homme dès le début de son existence, le péché originel.

Les apparitions de Lourdes ont eu lieu quatre ans après la proclamation solennelle du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX. Le 25 mars 1858, dans la grotte de Massabielle, Marie converse avec Bernadette qui l’interroge ; elle lui dit son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ».

source : www.eglise.catholique.fr

Luc 1, 26-38 Immaculée Conception
« Quelle merveille le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête » Psaume 125
Le Concile Vatican II présente Marie, Mère de Jésus-Christ, comme « prototype et modèle pour l’Eglise », en la décrivant comme une femme humble qui écoute Dieu avec joie et confiance. C’est avec cette même attitude que nous devons écouter Dieu dans l’Eglise d’aujourd’hui.
« Sois joyeuse ». C’est la première chose que Marie entend de la part de Dieu et c’est la première chose que nous devons entendre aujourd’hui. Jésus, ne serait-il pas l’origine de cette joie, la Bonne Nouvelle de l’ange Gabriel « envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune s’appelait Marie. » (Luc 1, 27)
Si nous ne sentons-nous plus la joie, la foi perd sa fraîcheur, la cordialité disparaît, l’amitié entre croyants se refroidit. Tout devient plus difficile. Il est urgent d’éveiller la joie dans nos communautés et de recouvrer la paix que Jésus nous a laissée en héritage.
« Le Seigneur est avec toi ». Il n’est pas facile de trouver la joie dans l’Eglise de ce temps. Elle ne peut naître que de la confiance en Dieu. Nous vivons en invoquant chaque jour un Dieu Père qui nous accompagne, qui prend notre défense et qui cherche toujours le bien de tout être humain. Dieu est aussi avec nous.
Cette Eglise, parfois si déconcertée et si perdue, qui ne réussit pas à revenir à l’Evangile, n’est pas seule. Jésus, le Bon pasteur, nous cherche. Son Esprit nous attire. Nous comptons sur son courage et sur sa compréhension. Jésus ne nous a pas abandonné. Avec Lui tout est possible.
«Ne crains pas». Les peurs qui nous paralysent, nous les disciples de Jésus, sont nombreuses. Peur du monde moderne et d’une société mécréante. Peur d’un futur incertain. Peur de se convertir à l’Evangile. La peur est en train de nous faire du mal. Elle nous empêche de marcher vers l’avenir avec espérance. Elle nous enferme dans la conservation stérile du passé. Nos fantasmes s’accroissent. Le saint réalisme et le bon sens évangélique disparaissent.
Il est urgent de construire une Eglise de la confiance. La force de Dieu ne se révèle pas dans une Eglise puissante mais humble. Il nous faut aussi écouter dans nos communautés les paroles que Marie a entendues : « Ne crains pas ».
« Tu mettras au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. » Comme à Marie, une mission nous a été confiée à nous aussi : contribuer à mettre la lumière au milieu de la nuit. Nous ne sommes pas appelés à juger le monde mais à y semer l’espérance ; notre tâche ne consiste pas à éteindre la mèche qui brûle encore, mais à allumer la foi qui tente de jaillir dans de nombreux cœurs.
Il nous faut aider les hommes et les femmes de ce temps à découvrir Jésus.
A partir de nos communautés, de plus en plus humbles et petites, nous pouvons être le levain d’un monde plus sain et plus fraternel. Nous sommes dans de bonnes mains. Dieu n’est pas en crise. C’est nous qui n’osons pas suivre le Christ avec joie et confiance. Marie doit être notre modèle.

Frère jean-François d’Aleman, prieur de l’abbaye de Belloc

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