Conversion pastorale et missionnaire – Édito paru dans la revue Notre Église n°174.
Nous sommes engagés dans un processus de Transformation Pastorale et Missionnaire de notre diocèse : un groupe de prêtres et laïcs y travaille depuis deux ans. Il s’agit de mettre en œuvre dans nos communautés paroissiales le mandat missionnaire du Christ, ainsi formulé par Jésus : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). C’est la prédication qui fait les disciples et ce sont les sacrements, dont le baptême est la porte et l’Eucharistie le sommet, qui les mènent à leur pleine maturité, source d’une vie conforme au commandement nouveau du Seigneur : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12).
En commémorant le 8 décembre prochain le 50ème anniversaire de l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, sur laquelle j’ai tant insisté ces derniers mois, nous demanderons au Seigneur un nouvel élan missionnaire, un plus grand zèle pour annoncer l’Évangile ! Début janvier, une session sera organisée pour les curés, afin de les aider à réfléchir ensemble sur ces enjeux.
Dans la suite du Synode sur la synodalité, dont le thème était : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission », qui éclaire notre travail de transformation missionnaire, je reprendrai mon bâton de pèlerin pour la visite pastorale des paroisses : une journée de rencontre avec les prêtres et les fidèles de chaque paroisse pour revisiter les instances de communion et de participation et consulter les paroissiens sur l’avenir de la mission dans leurs communautés. L’équipe synodale diocésaine sera reconstituée à partir du Conseil pastoral diocésain et contribuera ainsi à cette transformation.
Je me permets ici de rappeler la vision que nous avons élaborée et qui oriente notre travail actuel pour définir des priorités et proposer des pistes d’action :
Parce que « L’Église est un Mystère de communion missionnaire » (saint Jean Paul II), la paroisse est
- une communauté concrète où l’on fait l’expérience de la rencontre avec le Christ ressuscité, en écoutant sa Parole et en célébrant l’Eucharistie. Une communauté où l’on propose à tous un parcours d’initiation chrétienne, car il ne suffit pas de transmettre la foi, il faut encore accompagner la vie chrétienne jusqu’à la foi adulte, d’où l’importance des sacrements de confirmation et de réconciliation, qui initient et accompagnent les processus de croissance.
- une famille où, en se reconnaissant comme fils et filles d’un même Père, on apprend à s’aimer comme des frères et à servir les plus pauvres, car « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaîtront pour mes disciples » (Jn 13, 35) et « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
- une communauté de disciples missionnaires, où tous sont appelés, dans la puissance de l’Esprit Saint, à participer à l’annonce de l’Évangile, par le témoignage de vie et la Parole de vie, en particulier auprès de ceux qui sont les plus éloignés, parce que « L’Église existe pour évangéliser » (saint Paul VI).
Pour la célébration des sacrements et leur préparation, on voudra bien se reporter au « Directoire pour la pastorale sacramentelle – Sacrements de l’Initiation chrétienne », fruit du Conseil presbytéral et que j’ai promulgué ad experimentum pour trois ans, avec pour vocation d’améliorer et homogénéiser nos pratiques.
Pour le service des pauvres, on se référera avec profit à la première exhortation apostolique du pape Léon XIV, s’appropriant une ébauche préparée par le pape François, intitulée : « Dilexi te – L’amour envers les pauvres ». Le Saint-Père nous y invite à reconnaître et à servir le Christ pauvre et souffrant dans les plus petits, en puisant cet amour dans son Cœur qui bat tout particulièrement dans l’Eucharistie, sacrement par excellence de la charité. L’Ecriture sainte, les Pères de l’Église et l’histoire de la sainteté y sont convoqués pour nous stimuler à relever concrètement ce grand défi pour aujourd’hui.
+ Mgr Marc Aillet
