Nous apprenons avec tristesse le décès de l’abbé Jean Noble, ancien aumônier fédéral de l’Action Catholique Ouvrière, ancien curé de la paroisse Saint-Vincent de Paul de Bayonne, le 14 juin 2024.
Les obsèques se dérouleront le vendredi 21 juin à 9h30 à l’église de Boucau.
Les visites se font à partir du mercredi 19 juin à 9h au Funérarium de Bayonne, 19, rue Baltet.
Voici son parcours :
Né à ANGLET, le 3 avril 1932 ;
Ordonné prêtre le 22 mars 1958 ;
Vicaire à Sainte-Croix d’OLORON, le 7 mai 1958 ;
Vicaire à Sainte-Marie d’ANGLET, le 5 janvier 1966 ;
En outre aumônier du C. E. S. d’ANGLET, le 19 janvier 1966 ;
Aumônier fédéral (Pays Basque) de l’Action Catholique Ouvrière, le 24 mai 1978 ;
Curé de la paroisse du BOUCAU, le 1er mai 1985 ;
Responsable de l’équipe d’aumônerie des Sœurs blanches, le 29 janvier 1997 ;
Curé modérateur de la paroisse Saint-Vincent de Paul – Saint-Etienne, le 27 mai 1998 ;
Autorisé à se retirer au BOUCAU et accompagnateur du Conseil de la Solidarité, le 3 septembre 2007 ;
Aumônier de la Maison de retraite d’Osteys ;
Retiré à la Maison de retraite Arditeya de CAMBO en 2019 ;
Décédé le 14 juin 2024.
Qu’il repose dans la paix du Seigneur ressuscité.
Homélie des obsèques par l’abbé Michel Garat
Jean Noble a tenu à ce que deux tableaux figurent près de lui, au moment de son départ vers la maison du Père.
Une photo de sa famille, lorsqu’il avait 4 ans, avec la légende suivante : « Tes frères, ton père et ta mère t’accueillent dans la maison du Père », et le tableau de l’église de Boucau, réalisé par Jean-Yves Roques, pour son jubilé d’or en 2008 : « l’Église t’accompagne à la rencontre du Père ».
Rapprocher les deux tableaux fait immédiatement penser à un épisode connu de l’évangile. Jésus enseigne lorsqu’on vient l’interrompre en lui disant : « ta mère et tes frères te cherchent ». Jésus élargit aussitôt le cercle de sa famille proche pour annoncer ceci : « Qui sont ma mère, qui sont mes frères et mes sœurs ? Ce sont ceux qui font la volonté de mon Père ».
Jésus ne renie pas les liens familiaux, loin de là, mais il élargit considérablement le cercle des relations familiales à la nouvelle famille des enfants de Dieu.
Jean Noble a tenu à mettre la photo de lui à ses 4 ans, entouré de sa famille, ses parents et ses frères. Comme pour dire qu’il y a toujours un premier ancrage dans la vie, c’est celui de la famille, qui guide les premiers pas, dans la vie, dans le monde, dans la foi, vers l’Église.
Le deuxième ancrage c’est l’Église. L’église bâtiment, l’église de Boucau qu’il a desservie 22 ans comme curé, et bien plus par sa présence et les services rendus par la suite. Il a aimé cette église, il a aimé celles et ceux qui s’y réunissent pour la prière, pour la messe, pour les divers sacrements, pour l’accompagnement de tant et de tant de familles qui perdent l’un des leurs. Il aimait les belles liturgies, il ne laissait rien au hasard, c’était toujours bien préparé, les chants, les gestes, les déplacements, le sens donné à chacun des rites. Toujours en lien avec la vie, avec les questions d’actualité, avec les engagements des uns et des autres.
Autrement dit, quand il était dans l’église bâtiment, ce n’était jamais pour s’y sentir cantonné, car pour lui l’Église, c’est la communauté chrétienne, ce sont des visages, c’est le peuple de Dieu, réuni, ou encore à réunir. La mission, avec la prière, était sans doute l’un des principaux ressorts de sa vie de prêtre.
Depuis sa première mission à Oloron, jusqu’à son dernier souffle à Cambo, Jean a été un battant, un fondateur d’équipes, d’enfants avec l’ACE, de jeunes avec la JOC, et d’adultes de l’ACO, dont il accompagnait deux équipes encore cette année.
Pour lui, il s’agissait de faire prendre corps à l’ Évangile, de l’enraciner dans la vie. Nous venons d’entendre la charte du bonheur des chrétiens, les Béatitudes. Chacune d’elles doit pouvoir se vivre au quotidien. Heureux les assoiffés de justice ! Cette béatitude a beaucoup résonné chez lui. Comment dans la vie des militants, on peut devenir acteur, comment modestement mais avec persévérance, on peut changer quelque chose quand ça ressemble trop à de l’injustice, en agissant collectivement, au sein des organisations de travailleurs. Il poussait toujours à voir les signes de l’Esprit, l’Esprit du Christ, dans la vie, dans une action collective, ou à réveiller ce qui n’apparaissait pas clairement dans la vie des militants : « La braise couve, disait-il, il faut souffler sur les braises ».
L’expression est parlante. Les militants s’en souviennent, et en vivent maintenant encore.
Cette image, il la puisait aussi dans la vie de plein air et de montagne qu’il aimait particulièrement. Beaucoup l’on rejoint pour un camp ou simplement lors d’une randonnée, ou d’un séjour en montagne, dans les Pyrénées.
Un battant, béret vissé sur la tête et le bâton à la main. Tel était Jean jusqu’à ces toutes dernières semaines. Allant rendre visite à l’un, dire une messe ailleurs, lisant tel article pour en discuter, ou téléphonant aux uns et aux autres.
Cela a pu agacer, mais reconnaissons son engagement au service de la mission, toujours avec bienveillance et même avec amour ; l’amour dont parlait St Jean dans la première lecture :
« Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. »
Il n’est plus parmi nous. Son exemple, lui, restera.
La foi qui l’a animé jusqu’au bout c’est de retrouver son Seigneur ; le Seigneur qui l’a appelé depuis sa tendre enfance, et qu’il a aimé suivre, qu’il a aimé faire connaître, parce que le Christ est pour lui comme pour nous : Chemin, Vérité, et Vie.
Son espérance, c’est d’être accueilli maintenant par les siens avec qui il a cheminé :
Sa famille d’abord : « Tes frères, ton père et ta mère t’accueillent dans la maison du Père »,
Et la grande famille des chrétiens qu’il a servie et aimée :
« l’Église t’accompagne à la rencontre du Père ». Amen.
Abbé Michel Garat, homélie des obsèques.
(Jn, 3, 14-16 et Mt 5, 1-12)