Dansons dans l’ombre et la lumière : à propos des termes « adret » et « ubac ».
Avez-vous déjà dansé le branle, cette danse soit de couple soit en chaîne et emblématique de la Vallée d’Ossau ? Le branle est très souvent chanté. « Quin te’n va l’aulhada, aulhèr ? », chant à danser, raconte la vie des bergers avec leurs troupeaux, et l’un des vers dit ceci :
« Lo matin pujan a l’ombrèr, lo vrèspe a la solana »,
ce qui signifie
« Le matin, ils montent à l’ubac, l’après-midi à l’adret ».
Outre ombrèr, le béarnais moderne emploie omprèr ; ombrèra ; arrèrsó ; ubac, ubaish, paguèra.
Si le terme géographique « ubac » indique le versant d’une montagne le moins exposé au soleil, l’étude de Jean Eygun, Les mots de la montagne pyrénéenne à travers la toponymie de la Vallée d’Aspe montre que le terme «ombrèr» désigne des noms de lieu situés à l’ubac. On trouvera également les termes « envèrs » et « pac ».
Dans la deuxième partie du vers, la montée vers les estives s’effectue à la solana ;
solan et cara-só sont des synonymes. Il est traduit en français par « adret ». Ce terme de géographie attesté par les dictionnaires de langue française est un emprunt au provençal adreg (vers 1300). Adret désigne le versant exposé au soleil. L’étude de Jean Eygun répertorie les noms de lieu situés à l’adret. Ainsi, Solanh, Carrassó et Mirassó désignent en Aspe les versants exposés au soleil.
Nul doute que vous saurez retrouver des patronymes dérivés de ces termes, ainsi que des noms de maison.
Bonne recherche ! Junta de pregària,
Françoise. (L’Echo du Vallon n°360 juillet-août 2024)