Un Noël d’espérance.
Le Mystère de Noël était ainsi annoncé par le prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9, 1). Et en effet la naissance de Jésus, le Sauveur de notre monde épuisé, ouvre une brèche dans notre nuit. Même si cette lumière ne s’imposera de tous ses rayons que lorsque nous naîtrons définitivement au Ciel. Pour l’heure, nous demeurons aux prises avec la souffrance et nous sommes toujours dans l’attente. Mais la promesse du dernier avènement de Celui qui est déjà venu nourrit notre espérance.
En ouvrant l’Année Sainte 2025, le 24 décembre, le pape François nous appelle précisément à être des « pèlerins d’espérance », de cette Espérance que Charles Péguy a si bien chantée : « Une flamme tremblotante a traversé l’épaisseur des mondes. Une flamme vacillante a traversé l’épaisseur des temps. Une flamme anxieuse a traversé l’épaisseur des nuits (…) Une flamme impossible à atteindre, impossible à éteindre au souffle de la mort. Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance (…) Cette petite fille espérance. Immortelle ». Jamais peut-être ces lignes n’eurent autant d’actualité qu’aujourd’hui, alors que la guerre menace de s’étendre à la planète entière, que les chrétiens n’ont jamais été aussi persécutés à travers le monde ; alors que les impasses politique et économique de notre pays nourrissent tant d’inquiétude, je pense en particulier aux agriculteurs, étranglés par l’ouverture de plus en plus large de l’Europe au marché mondial…
En ouvrant la porte sainte de la Basilique Saint-Pierre, le pape François allumera cette petite flamme de l’espérance et nous invitera à en être les témoins courageux autour de nous. Dans sa bulle d’indiction du Jubilé, « L’espérance ne déçoit pas », il souligne trois signes d’espérance qui devront nous mobiliser : la paix, l’ouverture à la vie et le soin apporté à tant de frères et de sœurs qui vivent dans des conditions de détresse. Ainsi je vous propose d’être concrètement des artisans de paix, en multipliant les démarches concrètes de réconciliation, selon les paroles de Jésus : « Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande » (Mt 5, 23-24) ; notre participation fructueuse à l’Eucharistie est à ce prix, pour que grandisse la communion entre nous. Les familles écouteront particulièrement ces paroles encourageantes du Saint-Père : « La communauté chrétienne doit être la première à soutenir une alliance sociale pour l’espérance (…) qui travaille à un avenir marqué par le sourire de nombre d’enfants qui viendront remplir de trop nombreux berceaux vides en plusieurs lieux du monde ». Enfin, les différentes pastorales du diocèse au service des détresses pointées par le pape François – détenus, malades et handicapés, jeunes, migrants, personnes âgées, pauvres – se mobiliseront pour nous proposer des initiatives concrètes qui rendront notre charité plus inventive.
En cette fête de la Nativité du Seigneur, entrons dans cette année sainte, dans la joie de l’espérance.
Saint et joyeux Noël à tous !
+ Marc Aillet
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