Notre-Dame, refuge pour la mère et l’enfant

1, Déc 2023

Le 8 décembre, solennité de l’Immaculée Conception, Mgr Marc Aillet présidera la messe en l’église Notre-Dame du Bout du Pont (Pau – XIV Juillet) à 19h. Cette messe sera précédée d’une procession aux flambeaux (rdv à 18h30 au calvaire situé Avenue des Vallées, à l’angle avec la rue du Colonel Gloxin). Au cours de la célébration, notre évêque proclamera officiellement et solennellement le sanctuaire “Notre-Dame du Bout du Pont : Refuge de la mère et l’enfant”.

Depuis la fin du mois de septembre, des manifestations ont lieu à Notre-Dame du Bout du Pont (paroisse Notre-Dame de l’Espérance-Jurançon) à l’occasion des 90 ans de la bénédiction de cette église remarquable, située entre Pau et Jurançon. Messes, concerts, conférences, veillées mariales… avec pour point d’orgue la proclamation du sanctuaire Notre-Dame du Bout du Pont comme Refuge de la mère et l’enfant le 8 décembre 2023.

Revivez les différentes manifestations à Notre-Dame du Bout du Pont grâce à cet album interactif réalisé par Nicole Boulet.

Un nouveau sanctuaire

Notre-Dame du bout du pont accueillera particulièrement, mais non exclusivement, toutes celles qui ressentiront le besoin d’être soutenues dans leur maternité par la Vierge Marie, modèle pour toutes les mères. La maternité ici considérée est aussi bien effective – femmes enceintes ou ayant mis au monde ou encore adopté un enfant, femmes jeunes ou plus âgées et peut-être même grands-mères – qu’espérée lorsque l’enfant désiré tarde à venir. Nous pouvons aussi considérer toutes celles qui ont une âme maternelle sans pour autant avoir mis au monde dans la chair et qui, pourtant, ont engendré spirituellement comme le font de nombreuses laïques ou religieuses par leur prière et/ou par leur contribution pastorale ou tout simplement humaine et humanisante.

Un sanctuaire, qu’est-ce ? Pour reprendre quelques-uns des termes du Code de Droit Canonique de l’Église catholique (can. 1230), c’est un lieu sacré où tous ceux qui le souhaitent peuvent se rendre pour un pèlerinage – il peut être très court, parfois quelques minutes – pour un motif de piété et prier en demandant l’intercession de celui ou celle sous le patronage duquel ce sanctuaire est placé. Pour Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, au-delà du programme qui a été réalisé au cours des mois précédents et que j’ai évoqué ci-dessus, les propositions s’enrichiront progressivement. En dehors des messes et temps de prière qui vont de soi, des permanences de confession, un accueil personnalisé, des retraites en ville, des conférences ou des événements culturels en cohérence avec l’affectation (ou la « thématique » du lieu) seront régulièrement proposés.

Abbé Benoît Martel, curé de la paroisse Notre-Dame de l’Espérance

Histoire et description de l’église Notre-Dame du Bout du Pont

L’église Notre-Dame du Bout du Pont est une construction de 1872, autrefois chapelle du couvent des Ursulines situé sur ce qui est aujourd’hui le palais des Pyrénées à Pau (place Clémenceau). Elle fut déplacée et reconstruite “pierre par pierre” sur le site actuel entre 1929 et 1932. Elle a bénéficié d’une restauration partielle au cours de l’année 2012.

L’édifice est de style néogothique avec un plan en croix latine. Il est construit en galets avec enduit. La pierre de taille a été employée pour la façade occidentale, les encadrements, les chaînages et la sculpture ornementale.

De l’extérieur, c’est la façade ouest donnant sur la rue Dauture qui est la plus remarquable. Au niveau de l’extrémité supérieure du pignon se loge une rosace à huit rayons. En dessous vient un avant-corps comprenant, de ans en haut, une porte encadrée par deux voussures et un tympan nu, une arcature aveugle surmontée d’une balustrade en quadrilobes.

À l’intérieur, nous relevons :

  • un vestibule carré ;
  • deux chapelles latérale qui flanquent l’entrée ;
  • une nef élevée de six travées avec grandes arcades, triforium et fenêtres hautes ;
  • deux bas-côtés percés au milieu de chaque travée ;
  • un faux transept à peine saillant ;
  • des chapiteaux sculptés ;

-un choeur polygonal à deux travées et sept voutains, comprenant un déambulatoire. et une absidiole axiale accueillant le tabernacle et une niche dédiée à la statue de Notre-Dame du bout du pont.

Levant les yeux, ne passons pas à côté des voûtes avec ses arcs en cintres brisés pour la nef et le déambulatoire, et ses arcs formerets pour l’abside.

L’absidiole est recouverte d’une belle mosaïque, oeuvre de l’atelier Mauméjean Frères (Paris et Hendaye), représentant les Pyrénées, le château de Pau, l’église Notre-Dame du bout du pont, Louis XIII qui a consacré la France à la Vierge et Anne d’Autriche son épouse qui tient les armes de France et de Navarre, des lys, des anges qui portent les armes de la Navarre et du Béarn, le Gave qui vient lécher les pieds de la statue de Notre-Dame du bout du pont et d’où semble émerger une inscription en béarnais reprenant la prière de Jeanne d’Albret (grand-mère de Louis XIII) au moment de son accouchement du futur Henri IV : “Nouste Dame deü Cap deü Pount adjuvat me a d’aqueste Hore” c’est-à-dire “Notre-Dame du bout du pont, secourez-moi à cette heure”.

La statue de Notre-Dame du Bout du Pont est bien mise en évidence par cet écrin de mosaïques. Elle est disposée dans une niche en cohérence avec l’architecture de l’ensemble du bâtiment. Elle tient l’enfant Jésus. Sa datation est complexe. Certains pensent à une réalisation originale en bois sculpté du XVème siècle, voire même plus ancienne. D’autres pensent au contraire à une reproduction plus récente dans le style XVème.

Notre-Dame du bout du pont est la Sainte-Vierge que l’on invoque sous ce vocable depuis au moins le XVIème siècle. Une chapelle lui était dédiée au bout du pont du Gave – l’ancêtre de l’actuel pont du “XIV Juillet” à Pau, d’où son nom. Lors de guerres de religion la Chapelle disparut ainsi que la statue… Par la suite divers oratoires furent réédifiés et d’autres statues mises en place. La statue actuelle de l’église Notre-Dame du bout du pont n’est donc pas l’originale “Notre-Dame du bout du pont” invoquée déjà par Jeanne d’Albret avant qu’elle ne se détourne de l’Église Catholique. Cette statue est un don qui remonte à l’année 1914 et qui fut abritée dans la chapelle qui, pour honorer la Vierge béarnaise, précédait l’édification de l’église actuelle. Elle se situait dans la rue du XIV Juillet.

Mises à part les compositions qui flanquent l’absidiole et celle de la rosace – plus anciennes et antérieures au déplacement du bâtiment -, les ateliers Maumejean frères d’Hendaye réalisent, de 1932 à 1939, les vitraux de l’église représentant :

  • dans la nef, les évènements marquants de la vie de la Vierge ;
  • au niveau des bas-côtés, les grands sanctuaires mariaux français ;
  • dans les deux chapelles latérales de l’entrée, à gauche Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face (Lisieux), et à droite le baptême du Christ ;
  • pour le choeur des personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament et de saints divers.

Notons encore les peintures murales décorant les quatre baies aveugles du choeur. Elles représentent des saints divers et sont l’oeuvre de René-Marie Castaing.

Avec les vitraux qui avoisinent les peintures du choeur, c’est véritablement la cour céleste qui communie à l’action liturgique se déroulant dans le choeur.

Des réalisations plus récentes en laiton patiné – parement d’ambon, pupitre de présidence et croix de procession, tous trois dans le choeur – sont l’oeuvre de Jacques Dieudonné.

L’orgue de l’église est localisé dans le choeur. C’est un Danion-Gonzales à 13 jeux, deux claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes, de 1970.

Enfin, signalons, pour le choeur toujours, face à l’absidiole, la présence de la tombe de l’abbé Édouard Hourcade. Nous lui devons l’existence de cette église en ce quartier du XIV juillet dédiée à Notre-Dame du bout du pont.

(source : paroisse ND de l’Espérance)

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