Rappel à Dieu de l’abbé Jacques Amestoy

31, Oct 2025

Nous apprenons avec tristesse le décès de l’abbé Jacques Amestoy, le 29 octobre dernier.
Il avait été professeur à l’Immaculée-Beaufrêne, Supérieur de l’Institut Moncade d’Orthez,  Curé in solidum de la paroisse Saint-Jacques des Gaves – Sauveterre de Béarn et Doyen du Gave d’Oloron.

Ses obsèques seront célébrées lundi 3 novembre à 10h, en l’église Sainte Marie Madeleine de Saint-Palais.

Qu’il repose dans la paix du Seigneur ressuscité.

Paroisse Bienheureux François Dardan : interview de l’abbé Jacques Amestoy en 2020 


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Abbé Jacques Amestoy

 Né à Larribar-Sorhapuru, le 8 mai 1933 ;

Ordonné Prêtre le 29 juin 1959 ;

Etudiant à l’Institut Catholique de Toulouse, le 1er juillet 1959 ;

Professeur à l’Immaculée-Beaufrêne, le 26 août 1963 ;

Supérieur de l’Institut Moncade d’Orthez, le 6 août 1969 ;

Curé des paroisses d’Osserain, Guinarthe, Abitain, Autevielle Saint-Martin, le 5 juin 1991 ;

Année d’études en même temps à Toulouse ;

En outre, curé de Saint-Gladie (Parenties, Riveieyte, Barraute, Camu et Espiute), le 17 juin 1992 ;

Curé in solidum de la paroisse Saint-Jacques des Gaves – Sauveterre de Béarn, le 12 novembre 1997 ;

Doyen du Gave d’Oloron, le 15 janvier 2003 ;

Prêtre auxiliaire de la paroisse Bienheureux François Dardan – Hasparren, le 4 août 2008 ;

Retiré en 2021 ;

Décédé le 29 octobre 2025.

Homélie des obsèques (Saint-Palais, 3 nov 2025)

Jakes Amestoy apeza, vous nous quittez en cette période où l’Église se souvient et prie pour ses défunts ; c’était hier, le Jour des défunts ; et avant-hier quand nous célébrions la fête de Toussaint, de tous les saints d’hier et d’aujourd’hui.

Je n’ai pratiquement connu Jakes que ces dernières années ici à Saint-Palais où il était venu se retirer, près de sa maison natale et sa famille en 2021, en intégrant le Foyer de vie puis l’EPHAD Sainte Elisabeth quelques mois plus tard.

Jakes fait partie de ces prêtres ordonnés vite après la guerre de 1945, et à cette époque ils étaient nombreux, à qui l’on a demandé de faire de l’enseignement dans des écoles ou collèges catholiques. Par obéissance, dit-il lui-même, il avait accepté de se former dans la langue de Shakespeare à l’Institut Catholique de Toulouse, pour l’enseigner ensuite pendant 6 ans à l’Immaculé Conception-Beau Frêne de Pau ; mais son sens pastoral l’a conduit aussi à animer et à accompagner des groupes de jeunes, dans cette période « fiévreuse » de mai 68.

En 1969, c’est à une nouvelle fonction, celle de directeur du Collège Moncade d’Orthez qu’il est appelé, malgré ses appréhensions, car la charge lui semblait lourde. Il assumera ce rôle pendant 22 ans, là encore en répondant aux sollicitations pastorales des prêtres des paroisses environnantes ; il portait aussi un souci très fort de la formation chrétienne des élèves. Il se retrouvait bien dans l’esprit du Père Brottier avec sa fondation des apprentis d’Auteuil.

En 1991, il est appelé pour être curé de paroisse à Osserain et les villages voisins : il prendra cette nouvelle mission très à cœur en animant cette paroisse avec tous ses talents et notamment le chant, car il avait lancé une chorale paroissiale. C’est en 2008 qu’il atteint ses 75 ans, et se trouvant encore en forme, il accepte d’aller dans la paroisse Bienheureux François Dardan d’Hasparren, comme prêtre auxiliaire, où il restera 12 ans.

Je suis frappé de voir comment cet homme, ce prêtre qui avait une telle assurance, voire une certaine autorité lorsqu’il parlait, était quelqu’un de très attaché à l’obéissance, à la disponibilité de sa personne pour des missions qu’on lui confiera et qu’il n’aurait pas choisi de lui-même. Il était très désireux de former des chrétiens, de donner une ossature ou une colonne vertébrale avec des valeurs chrétiennes à ces jeunes qui lui étaient confiés.

Lors d’un interview dans un journal régional en 2016 où il racontait sa vie et son parcours de prêtre et d’enseignant, il disait ceci en parlant des jeunes : « il y a un élément très important dans la transmission de la foi chez les jeunes, il faut rester dans la pédagogie du message évangélique, ne jamais utiliser de termes abstraits, traduire, transformer des noms en verbes actifs, dire les choses simplement, de façon compréhensible et en phrases simples ». On voit là l’enseignant désireux de vulgariser ce qu’il enseigne et d’être pédagogue et compris par tous.

Si l’abbé Jakes a été un enseignant et un formateur passionné, il avait aussi ce sens pastoral et cette envie de servir l’Église et les personnes vers lesquelles il était envoyé. Devant la situation actuelle de notre Église, devant ce phénomène de déchristianisation qui se traduit entre autre dans la baisse de la pratique, il gardait l’espérance : « Il n’y a pas de Vendredi Saint qui ne soit suivi de Pâques », disait-il, et il faisait référence à la parabole du levain et de la pâte, en disant que le levain n’est pas toute la pâte, et qu’il suffit d’un peu de levain pour faire lever toute la pâte.

L’évangile des disciples d’Emmaüs comme on l’appelle, n’est pas étranger à la vie de l’abbé Jakes. On y voit un Jésus, Christ, qui vient de ressusciter, très pédagogue. Il s’introduit discrètement dans la conversation, voire dans le lourd silence entre ces deux hommes abattus par la mort de leur maître. Il les fait parler, il les écoute ; puis il vient éclairer ce qui leur paraît être un mystère, un échec aussi. La Parole du Christ, la Parole de Dieu vient éclairer souvent ce que nous avons du mal à comprendre. Leurs cœurs qui s’étaient refroidis aux abords du calvaire trouvent dans ces paroles de Jésus de quoi se réchauffer et prendre espoir.

Et avec la Parole vient dans l’auberge le signe du pain partagé qui rappelle la dernière Cène de Jésus avant sa passion et sa mort. C’est aussi dans cette méditation et ce partage de la Parole de Dieu, dans l’eucharistie, dans la prière de l’Église, dans les sacrements que l’abbé Jakes a nourri sa vie spirituelle et apostolique.

Sa famille comptait aussi beaucoup pour lui et il ne fallait pas rater les événements familiaux importants. Ses vacances durant les vacances scolaires étaient pour lui et un groupe d’amis l’occasion de s’ouvrir à d’autres mondes,  à des cultures différentes.

Merci Jakes pour toutes ces années passées parmi nous, pour tout ce que vous nous avez apporté par votre enseignement, votre travail pastoral, vos relations affectueuses avec votre famille, vos relations amicales avec des prêtres et des laïcs.

Jakes apeza, bizi luze eta eder bat iragan duzu gure artean, eskerrak zuri !

Orai zauden lekutik, agian zerutik, lagunduko gaituzu gure biziaren eremaiten Ebanjelioko ildotik, Krixto baitan finkatzen zinuen esperantza berarekin ! Amen.

Abbé Totte Ardohain

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