Nous apprenons avec tristesse le décès de l’abbé Pierre Lahon, curé de la paroisse Notre-Dame en Saubestre -Arthez-de-Béarn, ancien vicaire épiscopal et ancien vice-official à l’Officialité régionale d’Aquitaine, d’un arrêt cardiaque à l’âge de 70 ans.
Les obsèques ont été célébrées mercredi 17 janvier à 15h en l’église Saint-Pierre d’Orthez par Mgr Marc Aillet.
« Je le confie particulièrement à votre prière ainsi que tous les siens, et ses paroissiens qui se voient, de manière brutale, privés de leur pasteur« . (Mgr Aillet)
Voici son parcours :
Né le 20 mai 1953 à Cassaber
Ordonné prêtre le 16 avril 1983 ;
Nommé au Sous-secteur de Pau-Centre, vicaire paroissial de Saint Martin de Pau, le 11 juillet 1984 ;
Nommé aumônier des étudiants de Pau le 21 août 1985 ;
Nommé Juge à l’Officialité régionale d’Aquitaine, en 2e instance, en 1987 ;
Nommé vicaire à Saint-Martin de Biarritz, le 19 août 1987 ;
Nommé vicaire à Saint-Charles de Biarritz, le 28 mars 1990 ;
Nommé économe du Séminaire interdiocésain et responsable de la Maison diocésaine de Bayonne, le 20 avril 1994 ;
Nommé juge et Vice-official à l’Officialité régionale d’Aquitaine, première instance, le 10 juin 1998 ;
Nommé en outre dans le secteur pastoral d’Orthez-Salies, solidairement curé de la paroisse Notre-Dame d’Abet-Puyoô, le 10 juin 1998 ;
Nommé aumônier diocésain de l’A. C. G. F. (Pays Basque), tout en gardant ses autres responsabilités, le 17 juin 1998 ;
Nommé administrateur paroissial de la paroisse Notre-Dame d’Abet-Puyoô, le 1er novembre 2000 ;
Nommé curé des paroisses St. Pierre de Moncade-Orthez et Saint Jean-Baptiste des Rivières-Castetis ainsi que Vicaire épiscopal de la zone Béarn Sud et Ouest et membre du Conseil épiscopal le 15 juin 2009 ;
Cesse d’être membre du Conseil épiscopal à partir du 1er septembre 2019 ;
Nommé curé de la Paroisse Notre-Dame en Saubestre-Arthez de Béarn à partir du 1er septembre 2021 ;
Décédé le 11 janvier 2024.
Qu’il repose en paix.
À DIEU… Pierre !
Ils furent nombreux à t’accompagner, ce mercredi 17 janvier 2024, à Saint-Pierre d’Orthez dont tu fus le pasteur durant 12 ans. Tu es « Pierre », le cousin, l’ami, le prêtre, le « frère » avec qui nous avons pu cheminer. Pierre « l’inoubliable » ! Pierre à la voix de « stentor » !
« Je suis de la campagne » disais-tu fièrement. Ah, ce cher Cassaber où tu vis le jour, le 20 mai 1953, dans le foyer de Marie et de Roger, tes chers parents que tu as aimés et tant vénérés ! Tu étais l’enfant que l’on n’attendait plus, ta maman ayant déjà 42 ans : aussi, quand tu naquis, pour remercier la Vierge Marie, tu fus habillé durant 5 ans, en bleu et blanc, ce qui explique ta grande dévotion mariale ! Roger et Marie ont forgé le fils unique, l’homme, le chrétien et donc le prêtre que tu allais devenir 30 ans plus tard, le samedi 16 avril 1983, en la cathédrale Sainte-Marie. Au séminaire de Dax, dans les années 1977-1978, nous t’avions surnommé « le Doyen ». Tu avais 6 ans de plus que nous et donc une certaine maturité après avoir suivi des études en biologie, obtenu des diplômes, travaillé et accompli ton service militaire. Là sont nées de belles et profondes amitiés !
Le jour de ta première Messe, à Cassaber, le dimanche 17 avril 1983 -au lendemain de ton ordination- tout le village était là, pour une fête qui débuta par la Messe solennelle, avec une procession depuis ta maison natale, Messe suivie d’un repas offert à tous les habitants du village qui se retrouvèrent de nouveau pour des vêpres tonitruantes et conclues par un autre repas qui se termina tard dans la nuit… Ton papa qui était déjà bien fatigué et sur lequel tu m’avais demandé de veiller avait suivi la messe depuis la sacristie avec beaucoup d’émotion. Ce jour-là, toi « le fils du boulanger » qui avait aidé tes parents à vendre le pain ou à le porter aux villages alentours, tu devenais « In aeternum » le Serviteur d’un autre Pain : un Pain Vivant, Pain de l’Eucharistie et de la Parole dont tu as vécu et fait vivre les autres à travers tes différents ministères, une Parole méditée et commentée toujours simplement, brièvement, en fuyant le style ampoulé que tu ne goûtais guère ! Dans tes ministères divers et variés, chacun a pu remarquer ton caractère bien affirmé, homme fier de ses racines, amoureux du Béarn et de sa langue, homme simple, érudit, proche, direct, accessible, non dénué d’humour, homme de Foi, homme de Dieu ! « Il a été toujours très attentif et bon -m’écrivait un de ses amis-, discernant bien les situations tout en restant un fidèle serviteur du Seigneur et de son troupeau, en bon béarnais, en bon membre du presbyterium, humblement ».
Virgil Gheorghiu, prêtre orthodoxe roumain, écrivait : « Ne pleure jamais la mort d’un prêtre… Un prêtre ce n’est pas un homme ; mais l’immolation d’un homme ajoutée à celle de Dieu. C’est cela le sacerdoce. Il est permanent et pour l’éternité. C’est pour cela que le prêtre est mis au tombeau et enterré revêtu de tous les ornements sacerdotaux… Car le prêtre ira célébrer dans la véritable Église, avec son Évêque, le Christ. Pour tout prêtre, la mort physique est un avancement. Il passe de sa petite église terrestre dans la cathédrale du Ciel, pour officier la liturgie cosmique autour du Christ… La mort, c’est son avancement » (1).
Seigneur, Tu aurais pu retarder « l’avancement » de Pierre, notre ami et frère, de l’abbé Lahon, le prêtre et le pasteur que Tu avais placé au milieu de nous… mais que ta volonté soit faite : accueille-le dans Ta Cathédrale céleste ! Si, aujourd’hui nous pleurons de l’avoir perdu -comme Toi, Tu pleuras Ton ami Lazare- nous nous réjouissons de l’avoir connu et pour cela, dans notre peine, nous Te bénissons, Toi, le Gardien de notre âme !
P.S. : Seigneur, envoie-nous des ouvriers pour Ta moisson !
Abbé J.B.H.
(1) De la 25ème heure à l’heure éternelle.