Soeur Tarsila Zanibellato est décédée le 15 décembre 2023. Celle qui fut la cheville ouvrière du service de Formation Permanente du Béarn pendant des décennies, a marqué des centaines de personnes qui sont passées par son bureau au Centre Diocésain du Béarn.
“Si Tarsila avait été guide de France, on lui aurait donné comme totem le nom de la « fourmi besogneuse ». Nous n’avons pas idée du travail obscur qu’elle a accompli à l’époque où elle devait dactylographier tous les dossiers initiés par mon prédécesseur, plus tous les courriers internes et externes du service. Ajouter à cela la composition de chaque dossier feuille par feuille et leur répartition pour chaque centre : elle en compta plus de 4oo pendant plusieurs années. Oui, il lui fallait toute la patience et la ténacité de la fourmi pour réaliser cette tâche indispensable et cela, en nous laissant croire que tout allait de soi. Sans oublier encore, la disposition des salles, l’attention portée au retardataire sur lequel elle se précipitait pour lui trouver une place et l’indispensable prévoyance du détail qui pourrait gêner le bon déroulement de la séance.
Pendant des années elle a hanté, parfois même le dimanche, le couloir du CDB (Centre diocésain du Béarn), de son bureau à la salle de réunion en passant par le secrétariat, participant ainsi à la marche quotidienne de l’établissement.
Ses yeux étaient malades et lui valaient chaque année un bon ressourcement dans sa famille toulousaine pour recevoir des soins. Par contre, son ouïe était fine. Quand après avoir entendu les conversations de couloir, elle venait vers moi en me disant : « Vous êtes le patron, vous ferez ce que vous voudrez, mais me semble qu’il faudrait changer ceci ou cela dans notre organisation », je savais que j’allais être affronté à une douce opiniâtreté qui arriverait à ses fins. Ma sœur n’a pas attendu un synode romain pour attaquer victorieusement le cléricalisme du dit patron ! Et ne pas faire remarquer qu’elle avait eu raison d’insister était sa suprême élégance traduite en terme de modestie.
Elle gardait jalousement deux secrets : son âge qui lui aurait valu une retraite amplement méritée et tant redoutée (!) et sa prière qu’elle pratiquait avec sa communauté. Ce deuxième secret, elle l’a généreusement partagé ces dernières années avec un groupe assidu et amical dont elle était un peu la Mamma italienne.
Tarsila, nous avons connu les années fastes et laborieuses du service de la formation des chrétiens. Je crois que nous avons bien travaillé et en bonne intelligence. En attendant notre future rencontre, pour laquelle je suis sûr que vous préparez déjà le goûter rituel, vous, la Réparatrice, continuez à réparer nos erreurs de jugement, à renouer ce que nous avons cassé, à redresser ce que nous avons tordu dans le Corps du Christ. Merci Tarsila !”
Abbé Jean Casanave, ancien responsable du service de la Formation permanente du Béarn