Passer à la foi

28, Fév 2023

Editorial de Mgr Marc Aillet publié dans la revue diocésaine « Notre Eglise » n° 145 de mars 2023

« Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15). Le temps du Carême est par excellence le temps de la conversion à la foi. Comme Jésus le dit à ce père qui le suppliait de guérir son enfant possédé par un démon muet : « Tout est possible pour celui qui croit ». D’où la prière que nous voulons faire nôtre, tout au long du Carême : « Viens au secours de mon manque de foi ! » (Mc 9, 23-24). La prière, le jeûne et l’aumône seront vécus dans cette perspective et nous aideront à « passer toujours plus à la foi », là où nous pourrions avoir tendance à vivre comme si Dieu n’existait pas et à nous laisser entraîner à cette « apostasie silencieuse » (Jean Paul II) qui caractérise nos pays de vieille chrétienté.

Le voyage que je viens d’effectuer en Côte d’Ivoire m’a permis de faire l’expérience d’une jeune Eglise qui transpire la foi. J’ai pu vérifier la signification prophétique des paroles de Benoît XVI au Bénin, en 2011 : « L’Afrique est le continent de l’Espérance » ; on peut dire en effet que la jeunesse du monde est en Afrique et la foi chrétienne y est en pleine expansion.  J’étais accompagné par le P. Sylvain Dansou, vicaire épiscopal, qui est né, a grandi et est entré chez les Bétharramites en Côte d’Ivoire, où il a été dix ans curé et formateur de ses jeunes frères, et le P. Juan Ernesto, Recteur du Séminaire Redemptoris Mater de notre diocèse, qui compte, parmi ses séminaristes, un jeune ivoirien, Jérôme, que j’ai admis comme candidat au Sacerdoce, le 5 février dernier.

Mon voyage a été motivé par une invitation du Professeur Thierry Ezoua et de son épouse à bénir la première pierre de l’Institut universitaire Saint Jean Paul II qu’ils ont fondé à Yamoussoukro. Outre d’être les parents d‘un de nos séminaristes, Marc, ils sont tous deux professeurs de philosophie à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO). Avec l’accord des autorités ecclésiastiques, ils ont décidé d’offrir aux étudiants une formation diplômante en philosophie, droit, gestion, sciences économiques, en s’appuyant sur les valeurs chrétiennes. Ils ont un partenariat avec l’ICES de La Roche-sur-Yon. La première année, il y avait douze étudiants – nombre hautement symbolique –, cette année, ils sont 97 ! Si l’institut bénéficie aujourd’hui de locaux loués, il convient d’envisager dès maintenant l’avenir, avec la construction de locaux adaptés. J’ai donc béni la première pierre de l’édifice qui sera construit sur un terrain de cinq hectares, offert par l’Ecole de la foi qui se situe à proximité de la gigantesque basilique Notre Dame de la Paix, réplique de la coupole de Saint Pierre du Vatican, que le Président Houphouët Boigny a fait construire et que le Pape Jean Paul II a consacrée en 1990. La cérémonie fut joyeuse, avec la participation, entre autres, des étudiants pleins de talents musicaux et d’enthousiasme.

Notre voyage a été ponctué de rencontres inoubliables : avec le Cardinal Jean-Pierre Kutwa, dont le courage face au gouvernement ivoirien est exemplaire ; avec le Séminaire Redemptoris Mater de Yopougon et le Séminaire national Saint Paul d’Abidjan ; avec la communauté des Pères de Bétharram à Yopougon, où j’étais heureux de souligner les liens très spéciaux du diocèse de Bayonne avec les fils de saint Michel Garicoïts : les vocations ivoiriennes sont, pour une part, l’espérance de cette congrégation qui nous est si familière. A Yamoussoukro, nous étions reçus par le Recteur de la Basilique et ses chapelains avec qui nous avons passé des jours de grande communion fraternelle et où j’ai présidé la messe dominicale, frappé par la ferveur joyeuse et pleine d’intériorité des fidèles. 

Bénéficiant partout d’une hospitalité hors norme, nous sommes rentrés consolés et encouragés dans la foi. Notre passage a été aussi ressenti comme un bel encouragement à persévérer dans la foi et l’amour de l’Eglise, loin des colonisations idéologiques qui se répandent partout dans le monde, à la faveur d’une culture occidentale largement imprégnée de wokisme.

C’est l’occasion pour moi de saluer les prêtres Fidei Donum, en mission dans notre diocèse, et de les remercier pour la fraîcheur d’Evangile qu’ils nous apportent pour nous fortifier dans la foi.

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