Pour jubiler dans l’Espérance – Édito paru dans la revue Notre Église n°166.
C’est avec joie que nous sommes entrés dans le Jubilé de l’Espérance ! Les messes d’ouverture dans nos trois cathédrales ont assurément rassemblé de nombreux prêtres et fidèles, manifestant leur attente spirituelle au seuil de cette Année sainte.
Comme on le sait, le mot « Jubilé » vient du mot hébreu « Yobel » qui signifie : « corne de bélier ». Il fait référence aux Jubilés prescrits dans l’Ancien Testament : en la fête du Yom Kippour, la fête du Grand Pardon, la 49ème année, on sonnait de la corne de bélier pour annoncer une année jubilaire, la 50ème, où l’on s’engageait à la remise des dettes. C’était l’occasion de faire mémoire d’un Dieu qui avait épargné son peuple, comme il avait épargné Isaac sur le Mont Moriah : alors, Abraham offrit un bélier qu’il aperçut pris dans les branches d’un arbre par les cornes !
Pour nous, cette année jubilaire ordinaire, dont l’institution date de 1300, où le pape Boniface VIII reprit pour l’Église cette grande tradition biblique, est l’occasion de faire l’expérience de la Miséricorde de Dieu et de remettre à nos frères leurs « dettes intérieures », selon la demande du Notre Père ainsi formulée dans l’Évangile : « Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs » (Mt 6, 12).
C’est pourquoi, comme le pape François le souligne dans sa bulle d’indiction du Jubilé, « L’espérance ne déçoit pas », le sacrement de pénitence et de réconciliation sera au centre de notre démarche jubilaire. Les prêtres auront à cœur d’en faire redécouvrir le sens et l’importance, en proposant des catéchèses sur ce thème et en en favorisant l’accès aux fidèles : permanences de confessions, célébrations communautaires du pardon avec absolution individuelle, possibilité offerte de se confesser durant les messes dominicales selon les indications de la Pénitencerie apostolique pour ce Jubilé 2025… Des missionnaires de la Miséricorde seront désignés, auxquels les curés pourront faire appel pour les aider dans cette tâche.
Le Jubilé est aussi l’occasion de recourir au don de l’Indulgence, comme le pape François le rappelle, avec beaucoup de pédagogie, dans sa Bulle d’indiction. La Pénitencerie apostolique a précisé les conditions d’obtention de l’indulgence jubilaire : non seulement franchir les quatre portes saintes ouvertes à Rome dans les quatre grandes basiliques majeures, mais aussi visiter les églises jubilaires désignées par l’évêque dans son diocèse. J’ai indiqué six lieux jubilaires pour le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron : La cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, la cathédrale Notre-Dame de Lescar, la cathédrale Sainte-Marie d’Oloron, le sanctuaire Notre-Dame de Bétharram, le sanctuaire Notre-Dame de Sarrance et la chapelle Notre-Dame du Refuge (Anglet). Le livret du Jubilé, en cours de publication, donnera des indications sur la manière de visiter ces lieux jubilaires et les conditions pour y obtenir le don de l’Indulgence, pour soi-même ou pour un défunt.
Les conditions sont d’ailleurs habituelles : outre la visite de l’église jubilaire – qui pourra être remplacée par d’autres exercices de piété pour ceux qui ne peuvent se déplacer, mais aussi par la pratique des œuvres de miséricorde corporelles ou spirituelles –, il y a le recours au sacrement de pénitence et de réconciliation, la communion eucharistique et la prière aux intentions du Saint-Père.
Je souhaite que cette année jubilaire soit pour notre diocèse un moment de renouveau spirituel qui nous fasse grandir dans une communion authentique, laquelle demeure le grand défi de l’Église du troisième millénaire, traversée par tant de tensions et de divisions, à l’échelle de nos diocèses comme à l’échelle de l’Église universelle. Et toujours en vue de la Mission d’annoncer l’Évangile de l’Espérance à un monde de plus en plus éclaté et découragé : c’est le sens des catéchèses, que je donne chaque semaine sur le site diocésain et sur Radio Lapurdi et Radio Présence, consacrées à l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi de saint Paul VI, dont nous célébrons cette année le 50ème anniversaire. Serons-nous capables de surmonter nos divisions ? Il en va de notre conversion personnelle et communautaire. Nous en demanderons la grâce au Seigneur tout au long de ce Jubilé 2025.
+ Marc Aillet