Au temps de l’Avent nous chantons : « Compatissant devant la mort, dont notre siècle périssait, tu sauvas le monde épuisé, donnant aux pécheurs le remède ».
Comme ces paroles nous rejoignent, alors que nous nous apprêtons à célébrer le grand mystère de la nativité du Seigneur ! En effet, le monde n’est-il pas particulièrement épuisé aujourd’hui ? Que de peuples éprouvés par la guerre, au mépris des innocents qui en portent le plus lourd tribut, bien souvent otages de visées politiques inavouables, comme en Ukraine ou en Terre sainte. Que de populations condamnées à l’exil, voire à la déportation, comme au Haut Karabagh qui a été le théâtre de massacres dans l’indifférence générale. Nos concitoyens aussi sont plongés dans l’insécurité et n’en peuvent plus devant la violence qui se déploie sur notre sol et qui semble se heurter à l’incurie de nos gouvernants. Et que penser de la volonté de « consacrer » la liberté d’avorter dans la Constitution, signe d’une société sans espérance et découragée qui n’est plus capable de donner la vie ? Et de statuer sur « l’aide active à mourir », en s’appuyant sur des sondages d’opinion qui font l’impasse sur les soins palliatifs, comme si l’acharnement thérapeutique était la seule alternative à l’euthanasie ? Les soignants épuisés, faute de moyens, mais souvent héroïques dans l’accompagnement des malades et des vieillards en fin de vie, sont-ils entendus ?
À vues humaines, pourquoi donc Jésus est-il venu dans le monde, s’il n’a pas instauré la paix sur la terre ni le bien-être pour tous ?
Jésus, ce nom qui signifie « le Seigneur sauve », c’est « Dieu avec nous » ! Aussi, il est venu donner Dieu aux hommes; il est venu nous enseigner que Dieu seul est le maître de la vie et de la mort et que seul, il peut sauver l’humanité, esclave du péché, par la mort et la résurrection de son Fils. Lui seul peut donner à ceux qui croient en lui la guérison du cœur et la force de transformer l’histoire.
« Oui un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5) ! Accourons donc à la crèche et adorons l’enfant-Dieu, confions-lui ce monde épuisé : « Sur son épaule, est le signe du pouvoir ; son Nom est proclamé : Conseiller merveilleux, Dieu-fort, Père-à-jamais, Prince-de-la Paix » (Is 9, 5).
Venez, adorons-le !
+ Marc Aillet
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