Cette année encore, le Seigneur me donne la grâce d’ordonner deux nouveaux prêtres pour le service du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, dans lequel ils seront incardinés. Sans doute, ils viennent de loin : membres du Chemin néocatéchuménal, José Célestino est originaire du Venezuela et Fadi vient d’Égypte, mais c’est la Providence, qui est sage en tous ses desseins, qui les a envoyés – par tirage au sort, comme Matthias dans les Actes des Apôtres (cf. Ac 1, 21-26) – jusque dans notre beau diocèse basco-béarnais. Ils ont accompli toute leur formation au Séminaire Redemptoris Mater Saint Jean Paul II, en étroite relation avec le Séminaire des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie. Ils ont appris à connaître le diocèse dans lequel ils s’engagent à servir. Je vous invite donc à venir nombreux pour les entourer au jour de leur ordination à la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, en particulier les prêtres qui auront à cœur de les accueillir au sein du presbyterium diocésain.
C’est aussi l’époque des confirmations et il faut se réjouir de voir l’action de l’Esprit Saint à l’œuvre chez les enfants, les jeunes et les adultes qui demandent ce beau sacrement. Leurs lettres sont pleines de témoignages bouleversants, du plus petit au plus grand, et je rends grâce à Dieu pour tant de consolations de la part de celui que l’on appelle précisément l’Esprit Saint consolateur. Mes rencontres de ces dernières semaines, avec des établissements scolaires de l’enseignement catholique, des groupes de jeunes, comme le groupe KT-Essence de Pau ou bien les jeunes qui s’apprêtent à participer aux JMJ – 342 jeunes de notre diocèse, actuellement inscrits ! –, une assemblée nombreuse et intergénérationnelle à une veillée de prière pour ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur âme, coorganisée par toutes les communautés et groupes de prière du Renouveau charismatique du Béarn, des groupes de confirmands, en particulier la cinquantaine d’adultes qui ont été confirmés à Lescar le jour de la Pentecôte… me font discerner la vitalité de notre Église diocésaine : l’Église du Christ, « l’Eglise qui se réveille dans les âmes » (Romano Guardini), c’est-à-dire l’Église qui vit à son vrai niveau, celui de la grâce de l’Esprit saint.
Le cycle des confirmations nous permet d’approfondir la vie chrétienne comme une « vie dans l’Esprit », ce qui caractérise, d’après le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la morale chrétienne ! La vie dans l’Esprit, c’est la vie qui se déploie à partir de la grâce de l’Esprit Saint reçue au baptême : la grâce engendre en notre âme tout un organisme surnaturel, source d’un agir qui nous relie à Dieu. Ce sont d’abord les vertus infuses, en particulier les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité qui nous donnent de connaître et d’aimer Dieu comme il se connaît et s’aime lui-même ; et ce sont les dons du Saint-Esprit, ces dispositions permanentes infusées dans notre âme, qui nous rendent promptement dociles aux inspirations du Saint-Esprit. Les vertus théologales sont « dans notre main », au sens où il nous appartient de prendre l’initiative d’un acte de foi ou d’un acte de charité qui nous relie directement à Dieu dans son mystère intime, mais de manière imparfaite, parce que Dieu s’adapte alors à notre nature humaine qui est imparfaite. Les dons du Saint Esprit, en revanche, nous donnent d’agir d’une manière « suprahumaine », où c’est Dieu qui prend l’initiative : « Tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit » (Jn 3, 8). Ces dons sont nécessaires, sinon nous risquerions de nous décourager en chemin : comme la maman qui s’adapte d’abord au rythme de son petit enfant pour parcourir une grande distance et qui finit par le prendre dans ses bras pour marcher à son rythme à elle. Pour être plus fréquemment « agis » par l’Esprit Saint, il nous faut avoir le souci de demeurer en état de grâce et poser habituellement des actes de foi, d’espérance et de charité.
Le temps des confirmations pourrait bien être un temps propice pour approfondir cette vie dans l’Esprit et ainsi manifester le vrai visage de l’Église.
Mgr Marc Aillet, édito paru dans la revue « Notre Eglise » de juin 2023
Mgr Marc Aillet répond aux questions de Radio Lapurdi et Radio Présence. Émission enregistrée le 8 juin 2023.
Sujets abordés : les projets immobiliers à Bayonne et à Pau ; retour sur l’Assemblée plénière des évêques de France ; les jeunes catholiques aujourd’hui ; les catéchumènes du diocèse ; les ordinations du 24 juin et les JMJ.
C’était jour de fête à Hendaye le 12 mai 2023 pour la bénédiction de la nouvelle école Saint-Vincent-Plage et des nouvelles salles paroissiales Sainte-Anne attenantes.
Le curé de la paroisse Notre Dame de la Bidassoa, l’abbé Jean-Marc Lavigne accompagné des membres du Conseil de Pastorale a accueilli l’évêque du diocèse Mgr Aillet et le directeur diocésain de l’Enseignement Catholique.
La communauté éducative était présente avec à sa tête son directeur Jérôme Gaillard, de nombreux parents d’élèves ainsi que des élus de la ville d’Hendaye.
C’est dans la communauté que le Ressuscité veut se manifester à nous
Une trentaine d’adultes ont été baptisés dans la nuit pascale dans notre diocèse. On enregistre une forte progression du nombre de baptêmes d’adultes en France : 5463 en 2023, contre 4300 en 2022 ! Sans doute cela ne compense pas la baisse vertigineuse de baptêmes de petits enfants, signe évident d’une déchristianisation de notre pays : on est passé de 400 000 en 2000 à 334 000 en 2008 et à moins de 200 000 aujourd’hui. Il reste que si les adultes sont plus nombreux à demander le baptême, c’est bien parce que le monde matérialiste ne satisfait pas la soif d’absolu et de transcendance qui grandit dans le cœur de nos contemporains. Nous rendons grâce pour la vitalité missionnaire que révèle la demande croissante de baptêmes d’adultes, même si cette demande est souvent inattendue et témoigne du mystère d’un Dieu vivant qui frappe à la porte de leur cœur. Ce qui nous invite à un examen de conscience : quelle est la radicalité de notre foi, pour que ceux qui nous voient vivre soient saisis par notre témoignage ? Quand 10% de français croient en la Résurrection, 57% de catholiques pratiquant tous les dimanches, seulement, adhèrent à ce mystère central de notre foi.
La communauté chrétienne, qui commence dans la famille, est la matrice de la foi, comme rencontre vivifiante avec le Christ ressuscité. C’est la leçon par excellence de la fête de Pâques. C’est quand les apôtres sont réunis au Cénacle que Jésus, alors que tout semble bouché, qu’il n’y a plus d’issue – « Les portes … étaient verrouillées » (Jn 20, 19) –, que le Seigneur ressuscité se manifeste à eux et leur donne sa paix : « La paix soit avec vous » (Ibid.). Et l’évangéliste d’insister sur le fait que Thomas n’était pas avec eux, quand il était apparu à ses disciples le soir du premier jour de la semaine, et lui ne voulait pas croire le témoignage de ses frères. Mais le huitième jour, « Thomas était avec eux » (Jn 20, 26), et c’est alors que Jésus ressuscité lui apparaitra à lui aussi, suscitant sa magnifique profession de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20, 28). C’est dire l’importance de la communauté chrétienne, telle qu’elle est décrite dans les Actes des Apôtres (cf. Ac 2, 42-47) : assiduité à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.
Quand Jésus apparaît aux saintes femmes, au matin de Pâques, il leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 10). Pour la première fois, Jésus les appelle ses frères : ils sont appelés à entrer dans une communion fraternelle avec lui, c’est cela la grâce du baptême qui nous unit au Christ ! Pourquoi la Galilée ? C’est là que les disciples ont rencontré Jésus, qu’ils l’ont côtoyé ordinairement, qu’ils ont écouté sa Parole, qu’ils ont partagé son intimité. D’où la question : quelle est notre Galilée à nous ? C’est le lieu où nous avons rencontré Jésus, où nous avons approfondi notre relation avec lui, où il nous a appelé et envoyé en mission. Qu’est-ce sinon l’Eglise ? Mieux : la communauté chrétienne qui est pour nous l’Eglise au quotidien ! Le temps pascal nous invite à approfondir notre lien à l’Eglise, telle qu’elle est et non comme nous la rêvons : nous avons tant de préjugés, tant d’idées toutes faites pour la « réformer », tant de raisons de refuser ceux qui sont différents, de nous scandaliser du péché des uns, des manières de faire des autres… Les adultes qui demandent le baptême ne sont pas scandalisés par les péchés des hommes d’Eglise, ils découvrent vite que c’est dans l’Eglise que le Christ ressuscité se manifeste à eux. Encore faut-il que l’Eglise soit pour nous une vraie communauté, ce qui passe par des exigences de fréquentation fidèle.
Comme je vous y invitais au début de cette année pastorale : « Je souhaite que l’on prenne régulièrement le temps, dans nos communautés paroissiales, d’écouter ensemble la Parole de Dieu et d’approfondir la foi de l’Eglise, en particulier à l’aide du Catéchisme de l’Eglise Catholique » (Notre Eglise n° 140, p. 4). Se réunir, si possible chaque semaine, en petites fraternités, pour scruter la Parole et en partager l’écho dans nos vies, organiser des temps mensuels de catéchèse d’adultes : ce me semble une priorité pour revitaliser nos communautés.
Alors que nous nous apprêtons à célébrer le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ, l’inquiétude gagne nos concitoyens : le climat est à l’anxiété, les tensions sont palpables. Qui ne s’inquiéterait en particulier devant la montée de la violence dans notre société : de la guérilla urbaine à la guerre qui sévit en bien des lieux de la planète, en particulier en Ukraine ; des conflits perpétuels aux divisions familiales. Nous ne voulons pas oublier non plus le drame qui s’est abattu sur le Lycée catholique Saint-Thomas d’Aquin, au tout début du Carême, où une enseignante, Agnès Lassalle, a été tragiquement assassinée dans sa classe, en plein exercice de sa belle mission d’enseignante ; et nous continuons à œuvrer et à prier pour que les blessures se referment. C’est le mystère du mal, le mystère de la mort absurde qui s’invite si souvent dans nos vies. Mais la fête de la Résurrection nous donne de trouver un sens à ce qui semble à beaucoup comme un mur infranchissable. Comme nous le chanterons dans la séquence de Pâques : « La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne ». Dans sa passion et sa mort sur la croix, Jésus a pris sur lui toute la violence et la haine des hommes, accumulées au long des siècles, pour leur porter un coup fatal. Dans la douceur de son offrande d’amour, il a définitivement vaincu la Mort. Il est notre Espérance ! C’est lui qui nous donne le courage de vivre et d’aider activement nos contemporains, les plus éprouvés et les plus terrassés par la souffrance, à vivre. Jésus ressuscité continue, à travers notre compassion concrète et notre supplication confiante vers le Ciel, à remplir toute souffrance de sa présence de lumière et d’amour. Dans un monde matérialiste, où l’on peine à croire en la résurrection, les catéchumènes adultes, que Jésus est venu chercher, parfois dans des situations désespérées, en tout cas dans un monde indifférent, voire hostile à notre foi, vont recevoir les sacrements de l’initiation chrétienne lors de la Vigile pascale. Ils sont de plus en plus nombreux en France et ils sont jeunes pour la plupart. Ils sont la preuve éclatante que Jésus est vivant !
Oui, ranimons la flamme de notre foi au feu nouveau de la vigile pascale et mettons résolument notre confiance en Jésus qui est la Résurrection et la Vie. Lui seul a les paroles de la Vie éternelle ! Bonnes et saintes fêtes de Pâques !
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Kristoren herioaren eta piztearen Bazko misterioa ospatzerat apailatzen ari giren garai huntan, gure herritarrak kezkaturik daude : gogoak antsia eta tentsiotan dira. Nolaz ez arranguratuak izan partikulazki bortizkeria emendatuz doalarik gure gizartean: Hiri inguruetarik munduko hegaletaraino, gerla nonahi da, partikulazki Ukrainian; herrien artean bai eta familietan ere berdin. Ez dugu ahantzi nahi ere Donibane Lohizuneko Akineko San Tomas lizeoan, garizuma hastapenean, bortizki zafratu duen izigarrikeria: hor, irakasle bat, Agnès Lassalle, bere ikasgelan garbitua izan da, bere erakasle lan ederraren egiten ari zelarik. Eta beti lan eta otoitzean ari gira zauriak senda diten. Hori da gaizkiaren misterioa, herio ezin ulertuaren misterioa, gure bizian hainbeste aldiz nahigabe sartzen dena.
Bainan Piztearen bestak sentsu bat emaiten dio ainitzi ezin pasatuzko pareta bat iduritzen zaiotenari. Bazko leloan kantatuko dugun bezala: “Herioa eta bizia guduka izigarri batean sartu ziren. Biziaren nagusia hil zen; pizturik, errege da”.
Bere pasionean eta gurutzeko herioan, Jesusek bere gain hartu ditu mendetan barna bilduak ziren bortizkeria eta gizonen herra guziak, betirako garaitzen zituela. Bere maitasun opari eztian, herioa betikotz garaitu du. Hura da gure Esperantza !
Gure inguruan atsegabe eta penetan dauden ahulenak, harek ditu kuraiez betetzen, eta bizitzeko laguntzen. Jesus piztuak ditu, gure urrikalmendu erneaz eta Zeruari gure otoitzaz, sofrikario guziak bere argi eta maitasun presentziaz betetzen.
Piztean sinesten ez duen mundu materialista batean, Jesusek ditu katekumeno helduak ateratu esperantza galdua zuten ilunetarik, mundu ezazol edo berdin fedearen kontrako batetarik: giristino fedearen hiru sorkuntza sakramenduak hartuko dituzte Bazko beilan. Gerota gehiago dira Frantzian, eta gehienak gazteak. Horiek dira Jesus bizi delako frogarik ederrenak !
Bai, gure fedearen sua berpiztu dezagun Bazko beilako su berrian, eta gure konfiantxa ezar dezagun deblauki Piztea eta Bizia den Jesusen baitan. Hark bakarrik ditu betiereko Biziaren hitzak !